vendredi 23 novembre 2012

Hommage aux Patriotes tués à la bataille de Saint-Denis

Il est temps de se rappeler notre HISTOIRE 
et NOS ANCÊTRES PATRIOTES

Hommage aux 14 Patriotes tués le 23 novembre 1837,
à la bataille de Saint-Denis-sur-Richelieu
14 Patriotes perdent la vie :


La colonne de choc du colonel Gore touche aux avant-postes de Saint-Denis vers les neuf heures du matin. Les soldats couchent en joue et abattent un homme qui tente d’atteindre le village à la course. C’est 01 - André Mandeville (dit Romain) (de Saint-Denis), un jeune peintre de la paroisse, son corps est jeté à la rivière et est repêché le 7 avril 1838.

02 - Un autre habitant (de Saint-Denis), son nom reste inconnu, qui a l’imprudence de se découvrir dans un champ, est aussitôt touché d’une balle. Selon Christie et Lysons, ces coups de feu sont tirés sans sommation ni avertissement.

Les défenseurs, qui viennent de voir tomber Mandeville, vont leur réserver un brutal accueil.
Un septuagénaire de Saint-Denis Augustin Laflèche, se tient en ce moment contre une embrasure de la maison Saint-Germain. D’un coup de fusil, il abat le premier soldat qui louvait entre les mottes. L’autre tombe sous les balles d’un franc-tireur posté dans une maison voisine.
C’est le véritable signal du combat. Le colonel Gore commande aux artilleurs de trouer le toit.
Il est à peu près onze heures.
Un quatrième artilleur, quoique blessé, parvient à allumer la mèche après avoir pointé la pièce. Une sourde détonation, suivie d’un crépitement de fusils, ébranle toute la maison Saint-Germain.
Le boulet fracasse une fenêtre du second étage. Des éclats de pierre crèvent le toit.
À côté du chambranle,
03 - Honoré Boutillet (de Saint-Antoine)
04 - Joseph Dudevoir (de Saint-Denis)
05 - Eusèbe Phaneuf (de Saint-Denis)
06 - Charles St-Germain (de Saint-Denis)
sont étendus, livides, figés par la mort. Des blessés gisent tout autour. Joseph Gravel et Louis Lacasse - ce dernier se trouvant près de l’infortuné Saint-Germain - reçoivent des éclats de pierre à l’épaule.
07 - Jean-Baptiste Patenaude (de Saint-Denis), à la jambe cassée, fut soigne par le jeune Georges-Étienne Cartier, (mais mourra quelques semaines plus tard) et Jean-Baptiste Dupré, de Saint-Ours, est atteint au genou.
C’est le baptême de sang de la révolution.
Ce premier boulet reste le seule décharge meurtrière de la journée.
Le canon va continuer de tirer, à la cadence de quatre à cinq coups à l’heure, mais toujours contre la même fenêtre. Jusqu’à cette phase du combat, plusieurs officiers croyaient que le bruit de la canonnade allait terrifier les insurgés. Ils vont désenchanter lorsqu’une grêle de balles culbute les rangs des fusiliers qui s’avancent en parade.

Vers onze heures et quart, Nelson aperçoit des capots-gris qui s’exposent inutilement au feu des soldats en face de la maison. Il dépêche immédiatement son aide-de-camp,
08 - Charles-Ovide Perrault, (de Montréal) pour leur donner l’ordre de se retrancher dans une bâtisse voisine. Au plus fort d’un feu de barrage, le jeune député de Vaudreuil s’élance au dehors, le fusil à la main. Une fois dans la rue, il a la malheureuse idée de s’arrêter pour vider son arme sur des soldats anglais. Ce moment d’hésitation lui est fatal. Une première balle l’atteint au talon. Quelques secondes plus tard, un deuxième projectile lui perfore les intestins. Mortellement blessé, il a cependant la force de se trainer jusqu’à la maison Deschambault où une vielle femme, qui a refusé de fuir, le couche et pense ses blessures pendant qu’un boulet perce le toit et tombe près du lit. Il succombera durant la nuit de cette journée fatidique, à l'âge de 28 ans.

Nouveau vide dans les rangs Patriotes lorsque
09 - François Dufault (de Saint-Denis)
est tué instantanément, quelque minutes plus tard, d’une balle tirée par lord Cochrane avec une canne à air comprimé. Âgé de vingt-deux ans, la victime allait traverser la rue à la course pour se jeter dans la forteresse Saint-Germain.

Vers midi, un cultivateur de Saint-Denis,
10 - Pierre Minet (dit Montigny) (âgé de trente et un ans), est tué sur le coup par une balle, alors qu’il se montre à une fenêtre du pignon gauche de la maison Saint-Germain.

Un autre habitant,
11 - Antoine Amiel (dit Lusignan) (de Saint-Denis) (âgé de soixante ans), connaît le même sort une dizaine de minutes plus tard. Le vicaire Lagorce a le temps de lui administrer les derniers sacrements. D’autres défenseurs sont touchés plus ou moins sérieusement.
Pierre Allaire, de Saint-Antoine, à la joue perforée, une balle lui entre dans la bouche pour sortir au-dessus de la gencive.
Augustin Carignan, de la présentation, est blessé à la figure par une décharge de fusil.
Un combattant de Saint-Denis, Lévi Larue, reçoit des éclats de pierre à la hanche et à la main gauche.

On se bat depuis bientôt quatre heures sans que les troupes aient réussi une percée intéressante. Le colonel Gore, vétéran des guerres napoléoniennes, ne peut supporter que des habitants lui tiennent si merveilleusement tête. Les officiers se consultent afin de trouver un moyen d’en finir au plus vite avec ces habitants. Des renforts sont dépêchés aux occupants de la grange Phaneuf, qui au nombre d’environ cent cinquante, ont ordre de pénétrer directement dans le village pour cerner les positions insurgées. Le combat devient languissant. Les coups de feu sont isolés. Le colonel Gore, qui aime tant à se vanter d’avoir fait trembler l’Aigle impérial de France à Waterloo, ne sait vraiment plus comment s’en tirer. La résistance Patriote, loin de faiblir se raffermit d’heure en heure.

12 - Benjamin Durocher (de Saint-Antoine), des éclats de voix, venant de la grange Phaneuf, nouvellement occupée par les Habits-Rouges, parviennent aux défenseurs de la distillerie de Nelson. Dans le tumulte, Benjamin Durocher reconnait des amis. Rien de plus pressé que d’aller les rejoindre. Il réalise son erreur quand les soldats le couchent en joue, mais c’est trop tard. Mortellement blessé, le Patriote s’écroule à mi-chemin entre la distillerie et la maison Saint-Germain.

Il songe à sa fâcheuse position quand, vers deux heures de l’après-midi, les échos d’un refrain du terroir parviennent de la rivière. C’est le passeur Roberge qui traverse lentement le Richelieu à la tête d’une file de barques. Les embarcations portent une centaine de Patriotes de Saint-Antoine, de Saint-Ours, de Saint-Roch, de Contrecœur et de Verchères qui s’amènent au secours de leurs frères de Saint-Denis.
Les apercevant, les Anglais braquent sur eux la pièce d’artillerie et
les canons de leurs fusils. On sait que le sort de la journée dépend
grandement de ces renforts. Une grêle de plombs labourer les madriers
des chalands. Roberge monte le premier bac où sont massés une vingtaine
d’hommes. Un boulet arrache un morceau de l’embarcation et brise l’aviron qu’il tient à la main. Calme, Roberge commande: «couchez-vous». Debout, il dirige le mouvement pendant que les Patriotes échappent aux balles des fusiliers en se collant au fond du bac. Toute la troupe débarque à l’arrière de la distillerie.

La fusillade n’a fait qu’exciter le courage des hommes de Cartier.
En abordant derrière la distillerie, il se répandent dans tout le village, communiquant à chacun une ardeur nouvelle. Des Patriotes, restés sur la défensive depuis le matin, sortent de leur abri pour passer à l’offensive. Armés de fourches, de faux et de bâtons, ils chargent les lignes anglaises avec tant d’entrain que plusieurs soldats n’ont même pas le temps de recharger leurs armes.
L’habitant audacieux, s’attaque au flanc même de l’armé de Gore.
Un groupe d’insurgés s’élance vers la grange Phaneuf où se tient une partie du 32ème régiment,
en culbute les défenseurs s’empare de la position à coups de poing.

Les forces britanniques dégringolent lamentablement. Elles en sont à leur position de la matinée, soit à quatre ou cinq maisons à l’entrée du village où elles tentent désespérément de se barricader, mais le Patriote est partout, derrière les clôtures de perches, les cordes de bois de chauffage, les granges, sur le toit des habitations, vers la gauche, vers la droite, vers le centre.
La charge des insurgés est inévitable. Gore n’a même plus de peloton de réserve pour barrer la route. Les militaires n’ont pas mangé depuis le matin. Leurs vêtements, mouillés durant la marche de la nuit précédente, leur ont gelé sur le dos. Le vent nordique, qui siffle dès l’avant-midi, achève de glacer complètement les assiégeants. L’instant est tragique pour les régiments de Victoria.
Gore doit décamper avant que les Patriotes le prennent à revers et lui coupent toute retraite.

Le commandant britannique fait sonner le départ, à trois heures et quart de l’après-midi, après plus de six heures de combat. Le clairon éclate, et sous le feu plongeant des insurgés, les troupiers recueillent à la hâte les blessés qu’ils entassent dans les chariots.
Les morts sont jetés dans le Richelieu, puis c’est la retraite générale.
Vers quatre heures, l’arrière-garde des Habits-Rouges, formée du 24ème régiment, commandé par le lieutenant-colonel Hugues, dépasse la maison Lamothe, la première sur la rue Saint-Denis.
Quelques instant plus tard, la troupe s’efface graduellement au loin, sur le chemin de la reine.

De partout, les hommes sortent des maisons qu’ils viennent de
défendre si farouchement. Le décor du combat se dresse lamentablement.
Les chambranles arrachés, les murs lacérés de balles, les meubles
brisés, les rideaux déchirés et le sang coagulé sur les parquets
attestent des glorieux événements qui viennent de se dérouler. On a
enlevé les morts et transporté ailleurs les blessés auprès s’affairent
Nelson et quelques autres.

Malgré les ordres du commandant Patriote, qui veut s’en tenir à une stricte défensive, David Bourdages prend la tête de quelques insurgés qui partent à la chasse à l’Anglais.
Sans la bravoure et le sang-froid du lieutenant-colonel Hugues, la brigade de Gore aurait connu la plus humiliante défaite, pour filer plus vite, les troupes abandonnent armes et munitions sur le bord de la route. malgré tout, elles ont à peine atteint le pont Laplante lorsque la nuit tombe, vers six heures. Le froid est plus piquant et une légère couche de neige couvre maintenant le sol.
Posté en tirailleurs derrière chaque arbre, Bourdages et ses hommes harcèlent les militaires sans répit. Les chevaux, qui tirent les fourgons et le canon, avancent péniblement dans les ornières de glaise. Pour aller plus rapidement, Lysons et le capitaine Crompton attellent leurs montures au canon.
Peine perdue, la pièce s’enlise jusqu'au moyeu dans la boue du pont Laplante. Comme Bourdages et sa troupe sont dans les parages, les fuyards enclouent le canon et l’abandonnent sur la route, pour alléger les voitures, Gore fait jeter plus de cent cinquante boulets et la plus grande partie de ses munitions au fond du ruisseau.

L’obscurité se faisant de plus en plus dense, Bourdages et ses hommes font demi-tour au pont Laplante et rentrent à Saint-Denis avec quatre soldats qu’ils ont capturés en cours de route.
Les poursuivants s’attèlent au canon qu’ils parviennent à tirer de la glaise et à trainer jusqu’au village comme trophée de guerre .
On les reçoit en triomphateurs.
Dans la chaleur de la poursuite, Bourdages a perdu deux hommes:
13 - Lévis Bourgeois, (de Saint-Antoine) ainsi que 
14 - François Lamoureux, (de Saint-Ours), âgé de dix-sept ans, il s’est approché trop imprudemment des soldats et l’un d’eux l’a abattu d’une balle à la poitrine.

Il est pratiquement impossible de connaître tous les noms de ceux qui font partie des forces insurgées. A défaut d’une liste d’enrôlement, il faut se contenter d’une nomenclature partielle, dressée à la lumière des documents du temps.
Patriotes morts à Saint-Denis mais inhumés en d'autres lieux:
Honoré Bouteillet
Benjamin Durocher
François Lamoureux
Lévy Bourgeois
Charles-Ovide Perrault


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